Il avait un peu peur de ne pas bien s’adapter en France, mais jusqu’ici tout se passe parfaitement. Mercredi soir, il se rendra avec TLM (Tourcoing–Lille–Métropole) à Greenyard Maaseik dans le cadre de la CEV Cup. L’avenir s’annonce radieux pour le jeune passeur ouest-flamand de 20 ans, aujourd’hui dans un club de haut niveau en France.
Quant à savoir si l’on peut considérer, à l’heure actuelle, une confrontation avec les Limbourgeois comme une « formalité », le jeune homme d’Hooglede-Roulers n’en est absolument pas convaincu. « Ils ont déjà battu mon ancien club, Knack Roulers, à deux reprises en peu de temps. Sous-estimer Maaseik serait donc une grave erreur, même si, sur papier, nous paraissons l’équipe la plus forte », déclare-t-il avec une pointe d’audace.
Qui est donc ce garçon qui se permet de telles déclarations, se demanderont certains. Mais ceux qui suivent le volley de près savent parfaitement où le situer. Robbe n’est pas du genre à faire le fanfaron : il construit patiemment sa carrière, étape après étape.
« Pendant six ans, j’ai combiné football et volley à Hooglede, mais il a fallu faire un choix », raconte-t-il. « Le fait que ma mère ait joué au volley à haut niveau a certainement pesé dans la balance. Mon frère et ma sœur ont eux aussi choisi le volley. Nous avions même fait la une des journaux : trois enfants d’une même famille qui remportent, le même jour et dans trois catégories d’âge différentes, les Coupes de Belgique de jeunes », sourit-il en repensant à cette belle anecdote.
Robbe Ponseele : « Je jouais dans la troisième équipe de Knack Roulers quand la Topsportschool m’a sollicité comme libéro. J’ai refusé. Mais l’année suivante, ils m’ont demandé comme passeur, et là j’ai accepté. Je n’ai jamais regretté une seule seconde. Je le referais immédiatement. J’y ai énormément appris et je m’y suis fait de très bons amis.
À partir de ce moment-là, j’ai participé à pratiquement toutes les équipes nationales de jeunes. Nous avons gagné une fois le tournoi WEVZA, mais notre plus belle performance reste la sixième place au Mondial U19 en Argentine. »
Mais une fois la Topsportschool terminée, les choix s’imposent.
« Exact. Trois clubs de Liga m’ont contacté. Achel a été rapidement écarté, et ensuite j’ai dû choisir entre Louvain et Alost. J’ai suivi mon intuition et opté pour Alost. D’autant plus qu’à Louvain il y avait déjà Valkiers comme passeur, ce qui limitait mes chances de jeu.
Bien sûr, à Alost je n’ai pas commencé directement comme titulaire, mais j’étais satisfait du nombre de substitutions que j’ai obtenues durant ma première saison. La deuxième année aussi, j’ai pu entrer régulièrement en jeu et je voulais rester. Mais au départ, Alost ne voulait pas lever l’option pour une troisième saison. Lorsque j’étais déjà en négociations avec d’autres clubs, ils m’ont finalement annoncé que je pouvais peut-être revenir. À ce moment-là, j’avais le choix entre Anvers, Maaseik et Tourcoing. J’ai décidé assez vite pour le club français. »
Pourquoi avoir choisi Tourcoing ?
« D’abord parce que ce n’est pas très loin de chez moi, ce qui me permettait de continuer mes études en sciences du mouvement à Torhout. Ensuite, m’entraîner un an dans un club français de haut niveau me semblait idéal pour progresser.
Cet été, j’avais déjà vécu une belle expérience en remplaçant plusieurs fois chez les Red Dragons lors du tournoi en Chine, où nous n’avons perdu qu’en finale contre le pays hôte. Cette finale nous a d’ailleurs permis d’obtenir une place pour la prochaine édition de la VNL. Si j’en ferai partie, je devrai bien sûr encore attendre de le savoir. »
Apprends-tu encore beaucoup en France ?
« L’accord, c’est que je participe à tous les entraînements et tous les déplacements avec l’équipe première, mais que je joue aussi absolument avec l’équipe réserve pour accumuler du rythme. Tourcoing est vraiment une très bonne équipe. Nous sommes actuellement deuxièmes dans la très relevée Ligue A française, mais les trois premiers du classement ne se tiennent qu’à un point. Très serré !
Au début, j’avais un peu peur de ne pas tout comprendre en français, mais ça se passe très bien. Et beaucoup parlent aussi anglais. C’est vraiment un groupe super sympa. »
Comment vois-tu le déplacement à Maaseik ?
« Pour moi, ce sera un plaisir, car j’y ai encore beaucoup d’amis dans le milieu du volley. Mon grand atout, c’est surtout le service. Je ne vais pas trop en dévoiler sur le reste de l’équipe, mais disons que nous jouons de manière très stable, sans véritables vedettes. Ceci dit, l’Argentin Martinez et le central Stahl ont tous deux joué, entre autres, à Maaseik et attendent cette confrontation avec impatience.
J’ai confiance. Nous avons de très bons réceptionneurs, ce qui permet de servir efficacement notre opposite. Sur papier, je nous pense plus forts, mais avec leur bon passeur et leur pression au service, il ne faut surtout pas sous-estimer Maaseik. »
Texte: Marcel Coppens