« Tout le monde doit se sentir bien et ça doit être amusant »
Une image a frappé tous les esprits lors des deux finales de la Coupe au Sportpaleis. Les deux clans de supporters étaient assis les uns à côté des autres. Seule la couleur du T-shirt montre clairement quelle équipe on soutient.
Cela a frappé les esprits, oui et non. « Nous avons toujours été habitués à cela dans le volley-ball », déclare Dries Eeckhout, l'un des responsables de l'association des supporters de Roulers The Blue Wall. « Cette manière de supporter une équipe n’est peut-être pas une chose évidente en raison des informations concernant l’hooliganisme souvent mises en avant dans l'actualité sportive au sein d'autres sports. »
« La finale de la Coupe est une fête, un événement où l'expérience passe avant tout. Les différentes couleurs reflètent joliment le soutien aux équipes. Cela donne une image magnifique, surtout parce que nous sommes assis gentiment les uns à côté des autres. Le volley-ball est un sport de haut niveau et de nombreuses personnes sont présentes au Sportpaleis, mais il n'y a pas de rivalité. Pendant le match, on veut gagner, mais avant et après, on est juste là pour profiter de l'ambiance et tisser du lien avec tous ceux qui sont là.
C'est bien sûr beaucoup plus facile lorsqu’on est un supporter de Roulers et qu’on a oublié ce que ça fait de perdre. « Nous avons effectivement été gâtés ces dernières années. Nous en sommes conscients. Mais à la Lotto Arena, nous avons déjà perdu une finale de Coupe sur le fil du rasoir. Cela a été dur à encaisser, mais ensuite on se retrouve avec les autres supporters et on parle du match. C’est aussi un sport juste où la meilleure équipe gagne généralement, ce qui réduit également la frustration. En plus, ce n’est pas un sport de contact et cela provoque aussi moins d’agressivité. »
« Il va sans dire que le sport crée de l’émotion et que cela fait mal quand l'arbitre prend une mauvaise décision ou quand le ballon tombe du mauvais côté. Mais cela ne se manifeste que par une réaction légèrement plus bruyante ou par un juron en supportant l’équipe. Et cela passe tout aussi vite. »
« Je n’ai jamais vu un supporter franchir la ligne. C'est vrai qu'on se corrige. Si les choses devenaient incontrôlables, des gens calmeraient de toute façon les choses. En tant qu’un des chefs de l'équipe des supporters, je me sens également responsable et je ne tolèrerais certainement pas de mauvaises choses. »
Le soutien est donc très important pour Dries Eeckhout. « Nous encourageons notre propre équipe et ne cassons pas l’autre équipe. C'est le point de départ. Nous venons regarder avec nos enfants, nous voulons donc aussi qu'ils se sentent à l'aise. Mon propre fils vient regarder, il est ramasseur de balles et joue lui-même au volley-ball ; il ne s'est jamais senti mal à l'aise pendant un match et cela doit être l'essentiel. »
« Nous essayons de souligner cela en tant que club de supporters : tout le monde doit se sentir bien et cela doit être amusant. C'est pourquoi nous accordons une importance particulière à l'ambiance et à l'organisation pour accroître la cohésion. Cela est également apprécié par les joueurs. Contrairement à d’autres sports, nous sommes aussi très proches du groupe de joueurs. Tout le monde est très accessible au volley-ball. Cela rend les choses amusantes et garantit également que nous continuons à soutenir notre équipe. Dans les bons et les mauvais jours. »
Texte : Vincent Libin