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Le president de la Ligue Luc Haegemans : "Repondre aux defis actuels et les objectifs reves pour 2030"

Le president de la Ligue Luc Haegemans : "Repondre aux defis actuels et les objectifs reves pour 2030"

Ligue Hommes

ven., 25 nov. 2022

Luc Haegemans (68 ans), président de la Lotto Volley Liga depuis un an et demi, est un homme très engagé. En tant qu'ancien joueur et ancien président de l'équipe du collège Sipico Leuven, il est actif dans le monde du volley-ball depuis plus de 50 ans. En 1994, il a été l'un des fondateurs de la fusion entre VC Sipico et VC Haasrode. Ainsi est né le nouveau club Volley Haasrode Leuven. Aujourd'hui, Luc Haegemans n'est plus lié à un club quelconque. Il peut ainsi concrétiser librement son rôle d'administrateur indépendant de la Ligue. De plus, il est bien entouré par la directrice générale Marie De Clerck - elle travaille à mi-temps pour la Ligue à titre indépendant - et par neuf co-administrateurs, ce qui équivaut à un représentant par club de la Ligue. Daarbij is hij goed omringd door algemeen directeur Marie De Clerck -ze werkt halftijds voor de Liga op zelfstandige basis- en door negen medebestuurders of één afgevaardigde per ligaclub.

Bart De Smet est une figure incontournable qui, en tant que représentant de VH Leuven, est également vice-président du conseil d'administration de la Ligue. « Fait saillant concernant Bart », s'amuse Luc Haegemans , « il voulait passer de Sipico à VC Heverlee au début des années 1980 ». Nous avons donné notre aval en échange de… trois ballons de compétition. Une anecdote très amusante. Les temps ont entretemps bien changé.
Dans cette interview, nous abordons les défis actuels et les objectifs rêvés à long terme de la Ligue et du président dans un certain nombre de domaines.

RETOUR SUR LA SAISON DERNIÈRE
Quel regard portez-vous sur la saison écoulée ?
Luc Haegemans : « J'ai bien aimé ça, oh oui. Avec Decospan Menen à la deuxième place et finaliste du titre contre Knack Roeselare après une lutte acharnée face à VC Greenyard Maaseik. La coupe était également pleine de suspense. La montée en puissance de Caruur Gent a été LA surprise de la saison. Les « Stroppen » n'ont pas volé cette coupe. Et cette année, ils continuent à surfer sur la vague de ce succès.

Quelles initiatives la Ligue a-t-elle prises pendant l'intersaison ?
« Le format a été revu. Par le biais d’une formule intéressante pour les neuf équipes actuelles. En gardant à l'esprit la possibilité de passer à dix. Dans cette perspective, les barrages du Championnat sont passés de quatre à six équipes. Le « Challenge round » permet à trois clubs de s’affronter, espérons que cela passe à quatre à l'avenir. L'enjeu est une éventuelle qualification européenne. Pourquoi des barrage à six ? La réponse est évidente : les différences entre les numéros quatre à six n'étaient pas importantes. A six, il y a plus de tension dans la phase ultime de l'interclub.

METTRE L’ACCENT SUR LE « BRANDING », SUR PLUS DE TÉLÉVISION ET SUR LA DYNAMIQUE DES RÉSEAUX SOCIAUX
La Ligue a pu conclure un accord de parrainage lucratif avec la Loterie Nationale.
« Oui, c’est très important pour nous. Nous avons une sécurité pour trois saisons. Il en reste encore deux. Une bonne affaire. Les efforts de Marie De Clerck n’y sont pas étrangers. La fédération entretient également de bonnes relations avec la Loterie Nationale. Mais il s’agit alors d’une « subvention », qui est utilisée pour les équipes nationales, l'Ecole de volley-ball et les finales de coupe. Il s'agit pour nous d'un « parrainage », ce qui constitue une différence subtile. En tant que Ligue, nous essayons de répondre avec force aux souhaits du service sponsoring de Lotto. La marque figure en bonne place dans nos rencontres. »

Le « rebranding » et le renforcement de la communication sont également des thèmes importants.
« Nous avons mis l'accent sur l'aspect 'rebranding'. En d'autres termes : nous voulons faire de la Lotto Volleyball League une marque forte. Nous avons complètement mis à jour notre site Web et nos réseaux sociaux en utilisant de nouvelles couleurs flashy. Mais nous avons également retravaillé en profondeur le contenu et l'image sur les conseils d'une agence externe. Sur nos réseaux sociaux, nous constatons que nous avons plus de followers que par le passé. On peut trouver des résumés et des faits saillants sur Facebook, Instagram et Twitter. Pour ce faire, Marie De Clerck travaille avec des bénévoles passionnés et des indépendants.

Plus de rencontres télévisées grâce à La Ligue
« Oui, grâce à un nouvel accord télévisuel de deux ans avec Telenet (Play Sports) et avec Proximus Pickx Sport. Un match par jour de match est assuré, y compris toutes les rencontres de la finale. Avec les commentateurs néerlandophones Marc Willems (Sporza) et Dominique Baeyens. La société de médias gantoise Arendsoog s’occupe de la production. De plus, tous les fans de volley-ball peuvent suivre les matchs sur notre site Web grâce à la diffusion en direct. Dans toutes les salles, via nos propres caméras. Elles sont gérées par une société néerlandaise qui travaille en collaboration avec la fédération néerlandaise Nevobo.

LES PLUS GRANDS DÉFIS POUR LES CLUBS CETTE SAISON
Luc Haegemans a une vaste expérience en matière de volley-ball. C'est un visionnaire mais aussi un réaliste. Et le réalisme prévaut en ce moment, après la pandémie et en raison de la crise énergétique. Un premier défi majeur est de refaire venir les fans dans les salles.

Attirer plus de public : ce n'est pas facile en ce moment ?
« Non, tous les clubs sont confrontés à ce problème. En raison de la crise du COVID-19, les gens sortaient moins. Et à cause de la crise énergétique, ils sont encore plus enclins à rester chez eux. C'est pourquoi nous nous engageons à améliorer la diffusion en direct ... ce qui est en fait en contradiction avec notre désir d'accueillir plus de fans dans les salles. Les clubs prennent par exemple des initiatives créatives pour attirer du public. Caruur Gent a organisé une soirée spaghetti au début de la compétition et a invité la communauté turque locale à la Coupe d'Europe face à Arkas Izmir.
Knack Roeselare a développé une formule 'Volley Connect Community'. En plus d’avoir accès au volley-ball de haut niveau, les membres de cette communauté font connaissance avec des hommes d'affaires du monde entrepreneurial et du secteur des soins et de la culture. Un autre club a récemment organisé une 'happy hour ' à domicile avec un sandwich et une boisson avant le match. Le tout gratuitement. Les consommations de la soirée elle-même étaient payantes. Une telle initiative n'entraîne aucun coût supplémentaire. De plus en plus de clubs agrémentent leur match d’une chouette animation. A la recherche d'une « expérience totale » pour les adeptes. La Ligue envisage de faire participer le public afin de décider qui est le « meilleur joueur » de la rencontre via une application. Créer de la bienveillance est important.

Faut-il peut-être limiter le contingent de joueurs étrangers en Belgique comme dans d'autres pays ? Plus de Belges sur le terrain renforce le lien avec les supporters.
« Là, vous marquez un point. A une certaine époque, l’équipe de Maaseik a même gagné le championnat sans le moindre joueur étranger. Question clé : avons-nous en Belgique suffisamment de jeunes talents pour approvisionner neuf clubs ? D'accord, l'Ecole de volley-ball est une excellente école de formation. Mais les talents sortant de là ne sont pas encore légion. Des jeunes de 18 ans ne sont pas non plus immédiatement matures. C'est pourquoi je pense qu'on ne peut pas se passer actuellement de talents étrangers pour animer une compétition passionnante. En tout cas, à mon avis, la jeunesse belge a trop peu d'occasions aujourd'hui pour s'intégrer rapidement au sommet du classement. On ne progresse pratiquement pas en restant sur le banc. C'est pourquoi les équipes de Borgworm et VH Leuven méritent d'être suivies. Ce sont les seules équipes entièrement belges.


Fidéliser les sponsors et maîtriser les coûts… voilà d'autres défis de taille.
« Oui. Peu d'entreprises sont désireuses d'augmenter leur sponsoring dans le contexte économique actuel. Nos clubs doivent ainsi tout faire pour conserver les contrats existants. Parfois, on peut quand même trouver des opportunités. C'est ainsi que j'ai entendu dire que Tectum Achel a réussi à exploiter de nouvelles ressources financières. Côté coûts… l'exploitation d'une salle de sport est devenue beaucoup plus onéreuse en raison de la crise énergétique. Un autre fait est que justement cette année le coût de l'arbitrage a augmenté. Et tout cela, ça commence à chiffrer : un premier et un second arbitre, deux juges de ligne, un commissaire de match et parfois un contrôleur pour le « videochallenge ».

Petite réflexion, cher président : seuls trois clubs ont un tel videochallenge ?
« C'est vrai. Il s’agit de Roulers, Maaseik et Alost, des équipes qui ont déjà acquis une expérience CL, où le système est obligatoire. Cela nécessite un investissement de 15 000 euros. A mon avis, la Ligue ne doit pas encore imposer le videochallenge à toutes les équipes. 

CINQ OBJECTIFS RÊVÉS D'ICI 2030
Lors de la Journée médias de la Ligue le 10 octobre, Luc Haegemans s'est également exprimé sur les objectifs rêvés d'ici 2030 que les clubs de la ligue ont précédemment abordés.

Vous dites viser dix à douze clubs professionnels d'ici 2030, chacun avec dix professionnels à temps plein. Est-ce réaliste ?
 « La question est de savoir si nous avons le potentiel pour faire cela en Belgique ? Peut-être devons-nous nous tourner vers l’étranger. Je préfère commencer par une BeNeCup. En collaboration avec Volley Belgium et Nevobo , nous étudions si une telle initiative transfrontalière peut être viable sous une forme ou une autre. Au fait : un club professionnel à part entière doit s’appuyer sur un budget de 500 000 à 750 000 euros. De cette façon, on peut faire travailler dix professionnels par équipe, avec à côté le développement sportif professionnel nécessaire et un soutien commercial professionnel. Peut-être que ce plan pourra aboutir d'ici la fin de cette décennie.

Un deuxième rêve : d'ici 2030, vous voulez avoir quatre champions nationaux différents au plus haut niveau.
« Tout le monde aspire à plus de rivalité sportive. Roulers et Maaseik se sont partagé presque tous les titres nationaux depuis 25 ans. Lennik (et son successeur Alost) avait l'habitude d'intervenir dans la lutte pour le titre. Ces derniers temps, Menin, Gand et VH Leuven se rapprochent de leurs rivaux au sommet. Le volley-ball de haut niveau aspire à plus d'équilibre entre les différentes équipes du haut du classement. Pour atteindre cet objectif, il faut que le financement et la professionnalisation suivent.
Et pourquoi une de nos équipes francophones ne remporterait-elle pas le titre ? Tant Borgworm – demi-finaliste de la Coupe – que Guibertin font des efforts considérables. Pourquoi n'oserait-on pas rêver d'un champion national francophone d'ici 2030 ? »


Encore un autre désir : la modernisation de l'infrastructure, nécessaire à une « montée en gamme » du niveau de jeu et du confort des spectateurs.
« Voilà encore un point épineux. Seuls les temples du sport de Roulers, Maaseik, Gand et Alost répondent aux normes du volley-ball européen. Il existe encore des salles agréées ailleurs, comme à Courtrai et à Anvers. Mais Menin joue sa Coupe d'Europe à Roulers et Louvain déménage vers le site de Philips. Nous sommes en retard sur les Pays-Bas, absolument. Je sais : pour qu’il y ait plus de salles convenables, la contribution de nos gouvernements est requise. Et donc la Ligue veut soutenir la coopération avec ces gouvernements. C'est, par exemple, ce que nous avons fait récemment à Menin. »

Quatrième rêve : rendre le volley-ball plus accessible à un public plus large
« Pour mieux toucher les masses, notre visibilité en ligne et hors ligne doit avoir plus d'impact. Nous souhaitons obtenir plus d'attention dans la presse, même si la concurrence est très grande. Nous avons pris des mesures médiatiques à travers le contrat télé avec Telenet et Proximus. Mais nous nous déployons également en ligne via le site Web et les réseaux sociaux, où nous sommes nous-mêmes responsables de la création de contenu. De plus, nous voulons créer une grande communauté de volley-ball en ligne. Nevobo a créé une application «Mijn Volleybal » chez nos voisins hollandais, quelque chose du genre serait aussi sympa en Belgique. Idéalement, nous comptons sur l'intérêt de Volley Belgium et de ses ramifications. »

Et cela nous amène logiquement à votre dernier rêve : une coopération plus fluide avec Volley Belgium dans tous les domaines.
« Construire une relation nécessite beaucoup de compréhension des deux côtés. La saison dernière, nous avons planifié environ six moments de consultation, où les deux parties ont mis leurs préoccupations sur la table de manière constructive. Deux éléments ont eu un effet concret : la séance d'information commune pour les clubs de la première nationale afin de clarifier les conditions de licence de la Ligue. Cette séance a aidé Axis Guibertin à s'intégrer rapidement au sein de la Ligue.
Récemment, une réunion portait sur le projet « BeNeLiga » en présence de Nevobo et de certaines des meilleures équipes néerlandaises. Mais pour d'autres éléments importants, nous n'avons pas été en mesure de parvenir à un bon équilibre. Je comprends que Volley Belgium se concentre sur le volley-ball en tant que sport amateur en raison de sa vocation. Mais en 2019, Volley Belgium a délégué l'organisation du sport professionnel masculin à la Ligue. Une bonne chose. Il est en effet essentiel que le sport professionnel ne soit pas abordé d’un point de vue amateur. Il y a une dynamique complètement différente dans le sport professionnel par rapport au sport amateur. Amener la fédération à aborder nos équipes pros d'une manière différente est mon principal rêve. J'aimerais que cela se réalise bien avant 2030, disons pour la saison 23-24.

Texte : Leo Peeters pour Volley Magazine