On peut parler d’adieux en beauté pour Sinnesael. Menin a obtenu un billet européen à la dernière minute et ainsi l'objectif principal de la saison a été atteint. « Bien que les choses ne se soient pas tout à fait déroulées comme espéré cette année », déclare Sinnesael. « Ces dernières années, nous avons généralement fait mieux et terminé dans les quatre premiers, avec la finale du titre comme point fort l'année dernière. »
« Nous savions que ce serait une saison difficile car les équipes autour de nous s'étaient renforcées. Surtout le noyau de Maaseik s'était amélioré, donc égaler notre deuxième place ne serait pas chose facile. Nous avions espéré terminer juste en dessous, mais cela ne s’est pas fait. Il n’y avait pas assez de constance et c'était très différent de l'année dernière. A l’époque, nous avons toujours atteint un niveau de base au-dessous duquel nous ne sommes jamais tombés. Cette saison, il est arrivé qu'après un bon set, nous n'ayons plus rien fait de bien. Et on ne peut pas obtenir de résultats de cette façon. »
Régime similaire
Malgré une cinquième place et le dernier billet européen, Sinnesael reste critique envers les performances fournies. Même après le coup de sifflet final en tant que joueur. « C'était un moment étrange et émouvant. Soudainement, je me suis rendu compte que tout était fini. Mais je ne dis pas au revoir au club. L'année prochaine, je continuerai en tant que bras droit de Frank Depestele. Nous le savions déjà depuis un certain temps, mais les dernières conditions pratiques ont maintenant été fixées. »
« C'est surtout une nouvelle étape logique dans ma carrière de volleyeur. Je n'ai pas l'ambition absolue d’être un jour entraîneur principal. On verra. J'ai le sentiment que le courant passe bien avec Frank et je pense que c'est une valeur ajoutée. Dans tous les cas, une paire d'yeux supplémentaire est toujours utile pour remarquer les choses. »
La vie de Sinnesael ne sera donc pas très différente de ces dernières années. « Le régime reste le même. Le matin, je donne cours et l'après-midi, il y a l'entraînement. Il y aura peut-être même un peu plus à faire car il y a aussi des choses à préparer, mais ce sera moins physique.
« Écoutez, physiquement, j'ai tiré le maximum de ma carrière. J'ai presque 38 ans et j'ai encore disputé la Ligue des champions cette année. Mais sportivement, il y avait peut-être mieux à faire. A Roulers ou à Maaseik, j’aurais pu consacrer toute ma vie au volley-ball. Si on n'a qu'à se concentrer sur le jeu, on avance toujours en tant que joueur. Il y avait aussi des offres de l'étranger ou de grandes équipes nationales, mais je n'ai aucun regret. Au contraire, je suis content d'avoir pu combiner tout ça avec l'enseignement. La variété m’a donné de l'oxygène et m'a gardé mentalement en forme. »
Plus de puissance, moins d'argent
C’est pourquoi, le central est resté dans la même région. Marke et Menin sont les seules équipes pour lesquelles il a joué et elles sont très proches au niveau distance. « Cela a toujours été très amusant. Maintenant, mon ambition est entièrement articulée autour de Menin, mais cela ne veut pas dire que j'exclus un grand projet dans un autre club à l'avenir. Je ne lie pas mon destin au club. »
« J'ai eu l'occasion d'apprendre beaucoup des gens qui m'entourent. Chris Defauw m'a donné l'opportunité de développer ma carrière à Marke. Ratko Peris et Alain Dardenne se démarquaient à Menin. Pour des raisons très différentes. Ratko était un vrai meneur d’hommes et j'ai un respect incroyable pour ce qu'il a fait pour moi et pour le club. Alain, quant à lui, m'a fait sortir de mes retranchements et m'a appris à avoir du caractère. Grâce à lui, j'ai appris à toujours me donner à fond. Et puis bien sûr il y a Frank Depestele. Un joueur exceptionnel, mais le courant pas également bien avec lui en tant qu'entraîneur. Il est aussi la raison pour laquelle je passe à l'étape suivante. »
En 15 ans de Liga A, Jelle Sinnesael a vu le volley changer. « Le jeu est devenu plus puissant. On le remarque clairement. Mais il y a aussi beaucoup moins d'argent en jeu. Financièrement, la force de frappe des équipes belges est bien moindre, également à Roulers et à Maaseik. Les vrais grands joueurs ne viennent pas dans notre pays parce que les salaires sont beaucoup plus bas. C'était très différent il y a quelques années. C'est dommage, car plus d'argent permet aussi de travailler de manière plus professionnelle. »
Texte: Vincent Libin