Le 30 avril, la saison et la carrière de la volleyeuse Nina Coolman ont pris fin. « Ce coup de sifflet final a été un moment spécial », déclare Coolman. « Je savais depuis un moment que ce serait ma dernière saison et toute l'année cela ne m’est pas sorti de la tête. Mais une fois le moment venu, c'est quand même particulier. Il y avait beaucoup de monde pour moi et j'ai ressenti beaucoup d'appréciation. En plus de cela, c'était un match amusant. Cette combinaison en a fait une très belle soirée. »
« J'ai consciemment choisi d'arrêter maintenant. Je ne voulais pas me morfondre et je voulais me donner à fond une dernière fois. J'ai aussi le sentiment que cela a bien fonctionné avec Oudegem. C'est un club qui est en construction et qui a beaucoup de potentiel. C'était mon rôle de garder la tête froide et de maintenir la tranquillité. »
Après un passage réussi à Ostende, Coolman s'installe à Oudegem, à deux pas de Dendermonde. « J'habite à Zemst et la distance par rapport à la mer est devenue trop grande pour moi. Je pouvais aussi aller à Gand, mais j'ai opté pour le projet à Oudegem. De nombreuses étapes ont déjà été franchies et on travaille dur. De nouveaux sponsors rejoignent le projet, la salle s'agrandit et il y a une vision. En partie grâce à l'entraîneur Fien Callens qui met sur pied une jeune équipe. »
« Avec succès, car dès ma deuxième année, nous avons remporté la Coupe de Belgique. Un trophée que j'ai aussi remporté avec Ostende et Kieldrecht. Ce sont pour moi les moments forts de ma carrière. J'ai vraiment apprécié de jouer au top lors de certaines rencontres de haut niveau. Être le meilleur sur toute une saison, c'est formidable. Mais répondre présent aux rendez-vous incontournables, ça procure quand même une satisfaction particulière. J’arrive à garder mon calme et ça me booste. »
J'ai joue, attendu et perdu
Coolman a également joué à Paris pendant un certain temps, mais est revenue en Flandre après trois ans en France. « J'étais satisfaite dans la capitale française, mais je voulais aussi goûter à une compétition différente. Il y avait des opportunités en Italie et en Allemagne. Mais le mercato est tellement mouvementé avec un marché imprévisible. Nous avons joué, attendu et perdu. Il n'y avait aucune proposition avec laquelle j’étais d'accord et j'ai décidé d'aller à Ostende.
« A l'origine j'ai quitté la Belgique car la compétition était devenue ennuyeuse : Asterix ou Gand remportait le titre. Mais quand je suis revenue, il y avait plus d'équilibre. C'est pourquoi j'ai décidé de rester en Belgique. J'ai aussi fait du beach-volley à fond à un certain moment pour tempérer mon rêve d'étranger, mais ces dernières années, c'était surtout pour le plaisir et pour maintenir la forme. Parfois, je pense à ce qu'aurait été ma carrière si j'avais trouvé un club étranger après Paris, mais dans l'ensemble, je suis contente du résultat. J'ai passé un bon moment. »
L'armoire à trophées de Coolman est bien remplie, mais maintenant ça suffit. « Je veux m'éloigner du volley-ball pendant un certain temps. De toute façon, il y aura une année sabbatique et après je verrai. Je sais qu'il y a trop peu d'entraîneurs et on me sollicite déjà, mais j'ai vraiment envie de faire autre chose maintenant. Si je m’investis dans quelque chose, je me donne à 100% et cela ne fonctionnerait pas pour le moment. Il se peut bien que je trouve tout ce repos ennuyeux à long terme, mais je résoudrai ce problème au moment où il se pose. »
Le luxe a l’etat pur
« J'ai besoin de passer du temps avec ma famille et mon filleul de 2 ans que je ne vois pas assez à mon goût. Il n'y aura pas non plus de beach-volley, mes week-ends sont bien remplis avec un week-end en famille et quatre mariages d'amis. En plus de ça, on se marie aussi à la fin de l'été. Laissez-moi profiter de tout ça. »
Son frère Pieter Coolman continuera encore pendant un certain temps. « Il a fait une super saison avec la finale CEV comme point fort. Ce sont des choses qu’on apprécie encore plus à trente ans. A vingt ans, on ne s'en rend pas encore pleinement compte. J'espère qu'il pourra encore jouer au volley-ball pendant un certain temps. Sa situation est différente de la mienne. Le volley-ball est son travail et il le fait à côté de chez lui. Le soir, il est à la maison : le luxe à l'état pur. Bien sûr j'exagère, car je sais tous les sacrifices qu’il fait et à quel point c'est dur parfois. Mais c'est différent par rapport à quelqu’un qui doit encore travailler entre les deux.
« En tout cas, plus d'argent pourrait être investi dans le volleyball féminin. La concurrence est devenue plus attrayante maintenant que les meilleures joueuses sont un peu dispersées. Si nous pouvons encore grandir et devenir plus professionnels, le niveau ne fera qu'augmenter et de meilleures joueuses étrangères pourront être attirées et il y aura de la place pour un statut professionnel. De cette façon, nous pourrons également admirer nos meilleures joueuses belges sur nos propres terrains pendant un peu plus longtemps. »
Texte: Vincent Libin