Marc Willems : « J'ai toujours été supporter de l'équipe nationale »
La voix de Marc Willems n'est pas étrangère aux fans de volley-ball. Pendant des années, il était fidèle au poste lors des rencontres de volley-ball diffusées par la chaîne Sporza jusqu'à sa retraite cet été. Du moins en ce qui concerne la télévision flamande, car la Lotto Volley League est toujours égayée par sa voix.
« Depuis cet été, je suis le monde du sport un peu moins en profondeur », précise Marc Willems. « Avant, je faisais parfois des reportages sur le football ou le cyclisme pour le journal télévisé, mais maintenant je choisis des sports plus spécifiques. Je regarde encore beaucoup de sport, mais je suis particulièrement attentif au volley-ball et à l’athlétisme. Ce sont les sports auxquels j’ai consacré le plus d’énergie, professionnellement parlant. »
« Cet été, j'ai également assisté aux Championnats d'Europe des Red Dragons en Italie. C'était différent par rapport à ma période à la VRT, car à l’époque j'allais à chaque entraînement pour avoir un sujet à traiter. Je ne vis pas vraiment les matches autrement. J'ai toujours été un supporter de l'équipe nationale et il m’est difficile de ne pas analyser les choses. »
Marc Willems suit de près le volley-ball depuis près de 25 ans. « Dans la compétition belge, l'hégémonie de Maaseik et de Roulers est une constante. De temps en temps, une autre équipe pointe le bout de son nez, mais cela ne dure jamais longtemps. Maintenant que je n'ai plus que le volley à suivre, je vois plus de rencontres et je suis frappé par le fait qu'il y a plus de surprises cette année que les saisons précédentes ; ce sera amusant de voir qui finira dans le top six. J’espère que cela restera passionnant pendant un long moment. »
« De nombreuses mesures ont été prises ces dernières années. On constate de grandes différences, notamment en termes d'infrastructure : Menin construit une nouvelle salle et Haasrode Leuven déménage également au Sportoase. Cela a été souligné pendant des années et il s’agit quand même d’une évolution importante pour le sport. Rome ne s'est pas construite en un jour et il reste encore des étapes à franchir, mais l'argent n'est bien sûr pas facile à trouver. Comme les équipes veulent un avenir plus stable au plus haut niveau, il devient également plus difficile pour les équipes des divisions inférieures de se hisser dans la ligue. Il serait certainement plus élégant d'évoluer vers une série de 10 équipes et à terme on aimerait revenir à une bataille du bas du tableau reléguant l’équipe finissant en dernière position. Cela ajoute de la valeur à une compétition. »
Rata
Même si le sport se professionnalise, l'écart avec les véritables grands pays s'est également creusé. « Dans le passé, les équipes belges du haut du tableau arrivaient parfois encore à attirer de véritables champions du genre Schuil, Contreras, Hardy... Ce n'est plus possible. Auparavant, il y avait davantage de joueurs de base issus d'équipes nationales étrangères, mais ils préfèrent à présent partir en Italie, en Turquie ou en Pologne.
« Cela ne veut pas dire que les meilleurs joueurs ne jouent plus dans notre pays, mais il n'est certainement pas évident de faire venir quelqu'un qui ajoute de la valeur à la compétition. Si cela se fait quand même, il convient de le souligner davantage. L'année dernière, nous avions deux attaquants d’exception, Kukartsev et Reggers. Je pense que ce dernier fera une belle carrière. Protopsaltis était aussi un joueur pour lequel on se déplaçait. Mais tous les trois sont partis. Maintenant, le Roumain Rata est quelqu'un qui a attiré mon attention cette saison ; surtout en tant qu’excellent transfert pour Achel. Mais s’il continue à bien jouer, il quittera également notre compétition la saison prochaine. Tout simplement parce qu’il y a plus d’argent à gagner dans les compétitions de haut niveau. C'est la réalité. »
« La saison est bien sûr encore longue. L'attaquant mexicain de Roulers n'a pas encore pu jouer en raison d'une blessure, les nouveaux joueurs de Maaseik doivent encore être intégrés et il y a aussi certains joueurs qui peuvent encore évoluer, comme Simon Plaskie. »
L'année dernière, Roulers a réalisé une campagne européenne formidable, mais réitérer cet exploit n'est probablement pas possible. « Je pense qu’ils en sont conscients étant donné le réalisme qui caractérise les habitants de Flandre occidentale. Il n’y a vraiment aucune honte si cela ne se répète pas dans les années à venir. J'estime aussi que l'équipe est un peu moins forte cette année, ce qui est logique après le départ de plusieurs joueurs décisifs. J'ai eu le privilège d'être présent à Plaisance et à Modène et ce fut certainement une expérience incroyable. »
Geert Heremans : « Biberonné au volley-ball »
La nouvelle voix du commentateur volley-ball de la chaîne Sporza est celle de Geert Heremans. Il a succédé à Marc Willems, mais il est déjà aguerri.
Les Championnats d'Europe des Red Dragons et Yellow Tigers ont été les premières rencontres égayées par cette nouvelle voix. Mais les fans de volley-ball ont déjà entendu la voix de Geert Heremans. « Lorsque je travaillais encore pour la chaîne VTM, j'étais responsable des reportages sur le volley-ball. Entre 1998 et 2005, j'ai suivi les campagnes de Ligue des Champions de Roulers et de Maaseik. Les sujets du journal télévisé consacrés au volley-ball étaient également pour moi. »
« Je viens de Lennik et Jo Baetens était un bon ami. Alors, on est biberonné au volley-ball dès le plus jeune âge. J’ai vu Lennik grandir, mais j’ai aussi vécu sa chute. »
Heremans est ensuite passé à la VRT. « J'ai échangé Vilvorde contre Bruxelles en 2007 et c'était les premières années sans beaucoup de volley-ball. En 2017, je suis devenu journaliste radio et le volley-ball a recroisé mon chemin. Une dizaine de matches par an sont retransmis en direct sur la station Radio 1, mais maintenant je suis tout encore plus intensément. »
« Au final, c'était une étape logique de succéder à Marc. Aux Jeux Olympiques de 2021, j’ai également eu le droit de commenter plusieurs rencontres de volley-ball à la télévision. Je l’ai fait depuis Bruxelles, alors que Marc était au Japon pour couvrir l’athlétisme, entre autres.
Le Championnat d'Europe des Yellow Tigers était organisé en Belgique et on pouvait aller sur place, mais nous n’étions pas autorisés à nous rendre en Italie – pour le Championnat d'Europe des Red Dragons. « Le mot d'ordre à la VRT, c'est l’économie. C'est une évolution malheureuse qui fait que les rencontres sont commentées depuis Bruxelles. Avant chaque tournoi ou match, on vérifie si c’est viable pour la chaîne. Cela se fait d’ailleurs pour tous les sports. C’est par exemple la raison pour laquelle le tournoi de qualification pour les Jeux Olympiques n’a pas été diffusé. C'était tout simplement trop cher et diffusé à une heure impossible. Si le match final avait été disputé un peu plus tard, on aurait tenté quelque chose. Mais là, le match avait déjà lieu à 4 h du matin. »
Créer une ambiance
Être commentateur à la radio ou à la télévision semble être quelque chose de complètement différent. « Être commentateur à la radio est pour moi plus difficile. Il ne faut pas qu’il y ait de blancs. À la télévision, on accompagne plus la chose et on peut être un peu plus technique, grâce à un co-commentateur compétent. Même si j’aime créer une ambiance par le biais de la radio. On peut emmener l’auditeur dans son histoire et cela a quelque chose de particulier. »
Geert Heremans a apprécié ses premiers tournois au sein de sa nouvelle fonction et plusieurs joueurs se sont démarqués. « Ferre Reggers est une de ces personnes ayant franchi un sérieux cap. En compétition, je l'ai trouvé parfois un peu inconstant, mais il a vraiment progressé lors des Championnats d'Europe. Et en Italie, il se développera encore plus, selon moi. Martin Perin a également attiré l'attention ; il est vraiment un formidable libéro. Wout D'Heer a eu des fulgurances en montrant son niveau et Stijn D'Hulst est bien sûr un joueur exceptionnel. C’est bon tout ça, car le noyau est plutôt jeune. Une seule remarque, à la place de D'Hulst, il n'y a pas vraiment un jeune prêt à le remplacer. »
« C'est aussi D'Hulst qui rend l’équipe de Roulers encore meilleure. C'est aussi là la grande différence avec Maaseik : la distribution du jeu. C'est pourquoi je considère à nouveau Roulers comme le candidat évident au titre. Simon Plaskie a également très bien démarré et constitue une valeur ajoutée pour l’équipe championne. Il y aura de la résistance de la part de Louvain et de Maaseik, mais au final, l'expérience de Roulers en situation de match semble être décisive. »
Chez les femmes, Asterix semble être clairement l’équipe favorite pour le titre. « C'est un vivier de talents, mais contrairement à Roulers sans expérience. On dit parfois qu’il serait préférable pour le suspense que les talents de l’école de volley-ball soient répartis entre différentes équipes, mais je ne suis pas d’accord. Il est préférable pour leur développement qu'elles puissent s'améliorer mutuellement et donc jouer ensemble. Le seul problème est que les filles ont des lacunes en ce qui concerne la taille et c’est un élément important pour marquer des points au niveau international en volley-ball. »
Texte : Vincent Libin